Anticorps et antigènes : Qu’est-ce que c’est ?

Quand un organisme est agressé par une substance ou un corps étranger (antigène), il fabrique des anticorps pour les neutraliser. Le problème pour l’anticorps est de pouvoir identifier spécifiquement l’antigène, que celui-ci soit d’origine tumorale ou non. Identifier un antigène peut être facile lorsqu’on dispose de l’anticorps capable de le reconnaître. Il suffit de les mettre en contact, en les mélangeant dans un milieu liquide pour qu’ils forment un complexe.

« Mais comment produire un anticorps unique, s’interroge le professeur Barnaud, alors que l’inoculation d’une molécule purifiée comme une protéine peut stimuler la production de centaines d’anticorps différents, correspondant à des sites antigéniques particuliers de cette molécule?

Car nous possédons dans notre corps quelques centaines de millions de lymphocytes capables de reconnaître chacun spécifiquement un antigène. Étrange vision du monde antigénique qui nous environne, dont l’image est déjà présente en nous,fragmentée, pulvérisée et répartie dans les clones de lymphocytes B qui attendent de rencontrer l’antigène qui leur est prédestiné pour se multiplier et produire en grande quantité un anticorps spécifique de cet antigène 1  »

Stimuler les défenses non spécifiques

Toutes les muqueuses, à l’instar de la peau, sont équipées de cellules immunitaires capables de neutraliser la majorité des microbes. Ainsi, les revêtements muqueux de l’arbre broncho-pulmonaire, de l’appareil gastro-intestinal, des voies uro-génitales et des conjonctives recèlent 80 % de toutes les cellules immunitaires de l’organisme. C’est dire leur extraordinaire importance dans le jeu des défenses naturelles. Leur surface est considérable: la muqueuse digestive, composée de villosités, représente à elle seule un tapis de 400 m² !

Les cellules immunitaires spécialisées qu’on y trouve s’appellent les cellules M ; elles fonctionnent selon les mêmes mécanismes que la peau mais en plus fort. Sécrétés par les muqueuses, des anticorps appelés « immunoglobulines A sécrétoires» empêchent la pénétration des microbes en les piégeant par la sécrétion externe des muqueuses et en favorisant leur élimination vers l’extérieur. De même, la majorité des virus et bactéries présents dans l’air que nous respirons sont immobilisés dans le mucus fabriqué par le revêtement des bronchioles, des bronches et de la trachée, et éliminés vers la gorge.

Ainsi, les défenses immunitaires non spécifiques des muqueuses sont capables de neutraliser la plupart des infections de façon immédiate. Les défenses spécifiques Elles interviennent en deuxième ligne lorsque les« fantassins du front cutané ou muqueux» sont débordés. Elles travaillent en étroite collaboration, notamment avec les cellules qui assurent la phagocytose (la digestion des microbes). Il existe 2 types de défenses spécifiques qui sont intriqués: les défenses dites humorales qui englobent les différents anticorps (ou immunoglobulines) fabriqués contre chaque espèce de microbe, et les défenses dites cellulaires qui rassemblent des cellules très spécialisées notamment les lymphocytes.